panique dans l'oeil de l'île (seong min & loki & kyung hong)

Aujourd'hui, t'avais envie de te reposer.
Ou de regarder l'île d'en haut.
Ou de te sentir supérieur.

Bref ;
T'as décidé d'aller faire un tour sur la grande roue.
Tu vois que tu n'es pas le seul à avoir eu cette idée. Vous allez être trois sur cette attraction moyenâgeuse chez les alchimiste. Cette attraction qui tourne non-stop, tous les jours, toute la journée et même la nuit.
Celle que certains appellent l’œil de l'île.

Il doit être aux alentours de quatre heures du matin lorsque tu te décides à réellement monter. Tu prends place dans une nacelle, et tu vois clairement, pas trop loin de la tienne, que deux autres sont occupées.

Et l'attraction s'arrête, se bloque alors que vos trois nacelles sont au point culminant.
C'est la première fois, dans l'histoire de l'île qu'elle s'arrête. Et elle ne semble pas décidée à redémarrer de si tôt.

hrp:

Les yeux observant les pieds des gens qui passent à côté de toi, la tête baissée, capuche sur les cheveux et mains dans les poches.
Un fantôme d'un instant, c'est comme ça qu'ils te voient, les autres.
Les gens.
Les monstres.

L'un d'entre eux te frôle, et tu recules. Tu percutes quelqu'un d'autre
« Désolée. »
C'est faible. T'es même pas sur que la personne t'a entendu.
Mais il te semble qu'il s'en va, c'est qu'il t'en veut pas.

Tu voudrais pouvoir courir, pour te sortir plus vite de là. Mais tu peux pas ; Ils te remarqueraient sinon, ils te verraient.
Tu pourrais devenir une interrogation pour eux, et tu veux pas de ça.

T'arrives devant la grande roue, il est dix-neuf heures.
Roue déserte.
Tu ne cesses de te demander pourquoi si peu de personnes y vont. Tu y es presque tous les jours, vers dix-neuf heures, et à chaque fois, tu y es seul.
Parfois, il y a une personne, ou deux, jamais plus.
Et ils ne font pas attention à toi.
C'est pour ça que t'aimes cet endroit.

Tu montes sur la première nacelle qui se présente à toi et tu t'installes. Assis confortablement, tu poses la tête contre un des bouts de fers et tu regardes le paysage.

Ici, personne peut t'atteindre.
Ici, personne peut te voir.
Ici, tu peux être toi-même.

Alors doucement, t'entame de chanter une chanson.
Douce.
Pas fort.
Juste pour toi.
Juste pour te souvenir de qui t'étais avant.
Juste pour te rappeler tes rêves et tes espoirs.

Puis comme ça, emporté par le mouvement circulaire de la roue et ta voix qui s’éteint, tu t'endors, allongé sur le métal du sol froid de ta nacelle.

Un coup sur la tête te réveille. T'ouvres les yeux, brusquement.
Automatiquement, tu remets ta capuche, et tu lèves la tête. Une remontée trop violente, puisque ta tête se tape dans le banc de la nacelle.
« Aïe ! »
Puis tu t'assois au milieu, par terre.
Et tu comprends que la roue ne tourne plus. Tu es en hauteur, au point culminant. Et tu es bloquée là haut.
Un coup d’œil aux alentours et tu comprends que tu es bien plus mal que tu ne le pensais ;

Tu es en hauteur, au point culminant, bloquée.
Et tu n'es pas le seul.

un pas devant l'autre, les bras écartés de chaque côté, histoire de faire balance afin d'éviter de tomber. loki ne voit pas plus loin que le bout de son nez dans la noirceur de la nuit. et pourtant le ciel dégagé est illuminé d'étoiles. peut-être que c'est le joint qu'il a fumé quelques dizaines de minutes plus tôt qui lui brouille sa vision.

voilà bien une heure qu’il est ici, tout seul. c’est étrange pour lui, et pourtant ce n’est pas la première fois qu’il vient ici sans aucune compagnie. certes, il aime faire la fête, il aime être entouré, partager son euphorie avec ses amis et ceux qu’il ne connait pas. mais quelques fois, il aime aussi être tout seul, contempler le vaste monde sur lequel ses pieds hésitants foulent toute la journée. et quoi de mieux pour observer cette île sur laquelle il est piégé que la grande roue.

il ne sait pas quelle heure il est, il ne sait pas depuis combien de temps il erre à plusieurs mètres du pied de la roue. mais enfin, il se décide à y aller et à monter. alors, il entre dans une nacelle et s’installe, calant son dos contre le fond du siège. il sort de sa poche une clope. ça ne fait pas de mal parfois de se contenter d’une petite cigarette. à chaque fois qu’il vient ici, il fume une cigarette. c’est d’ailleurs le seul endroit et le seul moment où il fume ça.

le sol disparait sous ses yeux, le ciel emplit l’espace. la nacelle monte doucement alors qu’il tire sur sa cigarette, la fumant ressortant quelques secondes plus tard dans l’air frais de la nuit. il est en tee-shirt mais il n’a pas froid. il se contente d’observer l’île diminuer sous ses yeux.

et alors qu’il est absorbé par la beauté qui se présente sous ses yeux, il ne manque de faire tomber sa cigarette lorsqu’un violent coup se fait ressentir. loki regarde autour de lui. la nacelle ne bouge plus. les autres nacelles non plus. il est tout en haut de la grande roue et il est bloqué. il se rassoit, ne tenant pas compte des deux autres personnes qui sont dans des nacelles non loin de lui, eux aussi bloqués en haut de la grande roue. loki se contente de râler. « j’aurais pas du apporter qu’une seule clope. »

Un pied devant l'autre, pas trop vite, je marche droit, enfin, je crois. Sur mon chemin, je me cogne à plusieurs reprises contre des gens, enfin je crois que c'est des gens. Je vois des gens. Ce doit être des gens. Pourquoi sont-ils immobiles? Pourquoi ne réagissent-ils pas? Parce que je m'excuse? J'ai du mal à parler, ils ne doivent pas comprendre ce que je leur dis, ils me prennent probablement pour un mec trop soul. Ils ont raison. J'ai oublié où je suis, ça y est. J'ai mal à la tête, ça arrive...

Je me penche, vomis. Bordel! Mais où suis-je? J'ai tout oublié, je cois que c'est à cause de la drogue de synthèse que j'ai pris, peut être aussi à cause de l'alcool que j'ai bu. Pourquoi ai-je bu? Je ne m'en souviens pas, je stresse, j'ai l'impression d'être seul puis la seconde d'après, je sens comme une présence. Plus les minutes passent et plus je me perds, ma vue est trouble, je suis transporté vers un autre monde, j'entends des chuchotements, mon cœur s'accélère. J'ai besoin de calme. J'ai besoin de me retrouver seul, mais où aller alors que je me suis perdu? Les mains sur les oreilles, je me baisse à nouveau et cri. J'essaye de faire taire ces chuchotements dans ma tête, j'ai besoin de me concentrer. Je sens que je vais devenir fou si cela continue! Mais je suis déjà fou! Ce n'est pas sans raison s'ils m'appellent le chimiste fou, et croyez moi, ce n'est pas qu'à cause de certains ingrédients avec lesquels je coupe la methylenedioxymethamphetamine. Certains me trouvent bizarres. Ils ont peut être raison. Ma folie s'accroît comme mes palpitations. J'ai besoin d'air. Comment faire, je suis dehors, je crois.

Au loin, je semble distinguer dans le flou un grand mouvement circulaire. La grande roue, l’œil de l'île, je suis chez les alchimistes. Pourquoi? Impossible de m'en souvenir. Décidément, les produits attaquent de plus en plus ma mémoire mais c'est la seule chose que j'ai trouvé pour atténuer mes hallucinations. Bizarre n'est-ce-pas? Je suis conscient que j'en ai, mais toujours incapable de dissocier le vrai du faux, comme ce chuchotement qui à mesure que j'avance vers ce que je crois être la grande roue se transforme en bourdonnement, m'arrachant les tympans. Les mains sur les oreilles, je grimace. J'ai mal. Terriblement mal. Pourtant j'avance vers ce bruit. Il me faut de l'air, de l'air pur et c'est en hauteur que je vais le trouver. Je sais que je serai seul, je sais aussi que j'en ai besoin. Mon fluide jaunâtre plein les godasses, j'avance jusqu'à pouvoir apercevoir bien que toujours flou une nacelle. Elle est pour moi, je vais y entrer. Je me penche, vomis une dernière fois puis j'entre dedans. Je pus. On ne va pas se le mentir, mais je suis seul, je crois, du moins je ne vois personne.

Comme le pauvre mec en bad que je suis, je m'installe au sol, me concentrant pour respirer, panteler. Soudain, ma tête bascule en arrière, je me cogne, grimace. Je suis en hauteur, je ne sens plus le mouvement lent de la nacelle, s'est-elle arrêté? Je ne peux pas me lever, pas encore, mes jambes sont trop faibles, je ne vois toujours pas clair mais j'entends une voix, puis une autre. Je ne suis pas seul. Où sont-ils? S'ils étaient dans la nacelles, je les verrai, au moins des formes. J'hallucine encore? Je ricane, me grattant la tête tout en profitant pour retirer ma capuche. Mes palpitations reprennent, je ne suis pas en état de me battre, j'ai besoin de calme et leur présence me stresse. Sortir le vieux bout de métal rouillé qui me sert d'arme? Inutile, je n'y vois toujours rien. J'attends de reprendre mes esprits, respirant à plein poumon pour me calmer, ne disant toujours rien, le regard fixe, comme si je pouvais voir.

C'est pas bon. C'est pas bon du tout.
Ils sont deux.
Vous êtes trois.

Et toi, t'es bloqué. Complètement. La capuche couvrant tes cheveux et le haut de ton front.
T'as peur.
Qu'est-ce que tu vas faire ? Te cacher ? Partir ? Sauter, en espérant que tu retomberas sur tes jambes et courir jusqu'à chez toi ?
Ou juste faire comme si t'existais pas.
Ouais, c'est bien ça.
Faire comme si tu n'étais pas là, et les laisser régler leur problème entre eux.

En évitant de faire du bruit, un art dans lequel tu es devenu professionnel, tu te caches sous une des assises de ta nacelle.
Tu es allongé, en chien de fusil, plus vulnérable que jamais.

T'as peur.
Pas peur de la solitude non, c'est quelque chose à laquelle tu t'es habitué au fil du temps.
Peur de la hauteur ? Absolument pas. T'as jamais eu peur des hauteurs, sinon la roue ne serait pas ton endroit préféré sur l'île.
Peur de ne plus jamais pouvoir sentir le sol sous tes pieds ? Non. C'est une peur irrationnelle, et en plus, t'es pas sur que ça te dérangerait plus que ça.
T'essayes de lister le plus de peurs dont tu n'auras jamais peur pour te calmer, pour essayer de penser à autre chose ; Pour éviter de penser que là, à quelques mètres de toi, deux personnes, inconnues.
Ou presque.
D'après ce que tu as vu, il y en a un que tu connais. Un que tu fuis le plus possible. Mais tant qu'il sait pas, qu'il voit pas que tu es là, y'a pas de soucis à se faire, pas vrai ?

Pas vrai ?

Tu passes ta main sur ton cou, et tu peux sentir ton pouls augmenter ; Si tu te calmes pas rapidement, ou si t'arrive pas à descendre, tu vas faire une crise, et ça sera bon pour personne.
Et surtout pas pour toi.
Il faut que tu te calmes, que tu penses à des pensées qui te calment. Il faut que tu penses à ton frère, à tes anciens amis.
Pense à la vie que t'aurais pu avoir. Oui. Imagine toi la vie que t'aurais pu avoir.
Calme-toi.
Et surtout assure-toi qu'ils ne remarquent pas ta présence.
Tant que tu es caché, tu es en sécurité.

loki reste quelques secondes assis au fond du siège dans la nacelle, à tirer sur sa cigarette, à sentir le tabac s’incruster dans ses poumons pour ressortir en fumée quelques secondes plus tard. il entend du bruit derrière lui, comme si quelqu’un bougeait dans la nacelle adjacente. mais c’est le silence total dans celle de devant, pourtant il est certain d’y avoir aperçu quelqu’un, sans pour autant avoir pu distinguer son visage. au bout de quelques minutes où le silence, il écrase sa cigarette entièrement consumée sur l’acier de la nacelle et la jette par-dessus, ne s’inquiétant pas de l’endroit où elle retomberait. « bon, on va pas rester indéfiniment ici. » il s’était attendu à une simple panne, il pensait que la grande roue allait repartir, mais elle ne semble toujours pas décidé. alors, il se lève, debout dans sa nacelle il peut apercevoir clairement les deux autres. ok, il y a bien quelqu’un dans celle derrière lui, mais il n’aperçoit plus personne dans celle de devant. peut-être qu’il a fait un malsain, peut-être qu’il a trouvé un moyen de se barrer de là et qu’il n’a aucune solidaire. alors, loki hausse les épaules et se tourne vers celle de derrière. « eh, t’es qui ? » il lance ça un peu à la tout-va. peut-être que si celui de devant ne s’est pas échappé, il l’entendra et lui répondra. c’est impossible pour loki de distinguer clairement le visage de la silhouette dans l’obscurité, bien que ses yeux commencent à s’y habituer.

puis loki met ses mains dans les poches et fouille. avec un peu de chance, il va trouver quelque chose qui le fasse planer, assez pour avoir la stupide idée de grimper sur le bras métallique qui retient la nacelle. habituellement, il se promène toujours avec une ou deux pilules d’extasy, au cas où, ne sait-on jamais. et avec un sourire vainqueur, il en sort une du fond de sa poche de jean. « hallelujah, te voilà ma jolie. » il exprime sa joie, s’en fichant encore un peu plus de la situation. mais au moment où il la pose sur sa langue, il se restreint et réfléchit. il n’est pas si mal, et la situation ne le fait pas paniquer. mais qu’en est-il des deux autres ? loki n’est pas quelqu’un de bien solidaire et qui vient en aide à tout le monde. c’est pas un bon samaritain loki. il préfère la fête et les illusions, lui. mais là, il est bloqué en haut d’une grande roue avec une personne, deux potentielles. et ça serait vraiment égoïste de sa part d’en laisser un en haut. et s’il fait une crise de panique, ça serait pas de la rigolade. alors quoi de mieux pour se détendre qu’une pilule d’extasy ? « eh, toi devant. t’es là ? » lance-t-il, espérant dans le fond ne pas avoir de réponse. il n’a pas envie d’avoir un fardeau sur les bras alors qu’il tentera de sortir de là.

A défaut de les voir, je les entends. Le plus loin bouge beaucoup, le grincement de sa nacelle me perce les tympans. Rapidement, je bouche mes oreilles, grimaçant. C'est que ça fait mal! Les paumes de mes mains exercent une pression contre mes oreilles, j'ai mal, terriblement mal. A quand ce supplice va s'arrêter? En plus d'être perturbé par les parasites sonores, ma vision est toujours trouble, ma tête tourne. Je me recroqueville sur moi-même. Descend, descend bon sang! Je grince des dents, n'arrivant pas à calmer ma crise malgré le fait d'avoir vidé mon estomac du reste de l'alcool présent à l'intérieur. Il était trop tard pour moi, ce que j'avais ingurgité plus tôt était encore présent dans mon sang, mon organisme devait éliminer, il fallait que je mange. Les mains bouchant toujours mes oreilles, il était difficile pour moi de chercher dans la poche de mon sweat. Prendre mon courage à deux mains? Il le fallait. Doucement, je lâchais la pression de mon oreille droite. Rien. Plus rien. Je les relâchais, m'empressant de fouiller dans ma grande poche. Mon gros pochon à drogue, quelques babioles, un paquet de cigarette, un autre pochon puis encore un autre. C'est étrange, je ne me souvenais pas en avoir autant. Je sors les deux pochons mystérieux, profitant du silence qui s'était installé pour me calmer. La fraîcheur et le calme de la nuit s'était installé, mon rythme cardiaque se calquant sur le bruit d'expiration de l'individu présent dans la nacelle la plus proche.

Les deux pochons en main, je plisse les yeux. Le premier semble contenir une poudre blanche. De la cocaïne? Présenté comme ça? Comment aurait-je pu en avoir si ce n'est pas moi qui l'ai modifié? Et puis dans un pochon? Qui est l'amateur qui a osé faire ça? Je l'ouvre, hume puis éternue. Non, ce n'est pas de la cocaïne mais du calcaire. Ça se colle à mes narines, le bout de mon nez tâché de cette poudre blanche. Sur le coup, je ne m'en rend pas compte, le fermant pour le ranger dans une poche plus sur. Mes souvenirs reviennent peu à peu. Ce calcaire, c'est celui qui se trouve sur les cuves d'alcool. Je viens justement le chercher chez les alchimistes pour pouvoir le retravailler. Cela explique ma présence sur ce territoire. Dans le second pochon, des bonbons. De vrais bonbons? J'en sors un, le sens avant de le goûter. Le goût du sucre puis de la fraise, c'est bien des bonbons, tout ce qu'il y a de plus innocent. J'ai dû les échanger contre quelques uns de mes produits, quel bonne idée j'ai eu. Je laisse la pastille sucrée fondre sur ma langue. Je suis déjà plus calme que précédemment quand soudain, une voix retentit. Désagréable. C'est beaucoup trop désagréable pour mes pauvres oreilles qui ont encore du mal à se remettre de la violence des sons entendu précédemment. Je me les bouche, ne lui répondant pas. Ne pouvait-il pas continuer de se taire? C'est qu'il continue en plus. J'entends sa voix, je la reconnais. C'est celle de ce gars trop tactile, trop collant. Je grince des dents, les bourdonnements reprenant. On est bloqué ici, je le sais, si ça se trouve, c'est le seul à vraiment chercher un échappatoire, l'autre semblant bien trop silencieux. Le magicien a raison, il faut s'échapper mais, ne peut-il pas attendre encore un peu, que je sois totalement opérationnel? Il est hors de question de jouer au macaque en ne voyant rien et avec le moindre bruit qui me perturbe. Je grogne, tape du pied contre la nacelle en espérant que cela me fera passer la douleur de ces bourdonnements, de sa voix. J'hurle, cognant mon dos contre la parois de la nacelle. "Ta gueule! Ta gueule putain! Ferme ta gueule deux minutes!" Pauvre gars, il ne doit pas comprendre pourquoi je l'agresse tout à coup. En même temps, personne ne peut me comprendre, personne n'entend ce que j'entend, personne n'endure ce que j'endure actuellement. Je n'aurais pas dû boire, je me maudis et le pire c'est que je m'en prend à la seule personne qui est décidé à nous sortir de là. Je me déteste. Je déteste cet état, cette maladie. Ça ne pouvait pas arriver un autre jour? Pourquoi j'ai bu bordel!

Mon cœur s'accélère. Mes palpitations sont déjà plus légères que lorsque j'étais au sol, il y a une amélioration, je dois l'avouer, mais cette douleur dans mes oreilles qui s'étend jusque dans ma tête est insupportable. J'ai été brusque avec le pauvre garçon, pour changer. Je m'en veux. Que puis-je faire? Il m'est pour l'instant presque impossible de parler, je continue d'hurler, tapant maintenant ma tête contre la parois de la nacelle, la faisant bouger de plus en plus. En me recroquevillant, je peux sentir l'odeur de mes fluides gastrique que j'ai laissé, sans faire exprès, sur mes chaussures, ça ne m'aide pas. Pourtant, dans des moments comme celui-ci, j'aime me recroqueviller sur moi-même, ça m'aide à me calmer, m'imaginer seul. Mais là, ça empire plus qu'autre chose. J'étends mes jambes difficilement, j'ai presque envie de retirer mes chaussures, les balancer mais en y repensant, je préfère les avoir pour plus tard, une fois calmé, descendre.

Si dans un moment comme celui-ci j'arrive à penser à ce genre de chose, c'est que ça commence à aller mieux, alors pourquoi j'ai toujours aussi mal? Pourquoi ça ne passe pas? Je sers tellement ma mâchoire que j'ai l'impression qu'au bout d'un moment, mes molaires vont se casser. Il faut que je me fasse violence, que je vaincs la douleur. Non sans peine, je tente d'ouvrir la bouche, d'inspirer puis d'expirer par celle-ci. C'est difficile, cela me demande beaucoup d'effort, peut être trop pour le moment. J'attend que le silence se réinstalle, je me cogne toujours, pousse des gémissements de douleur, peut être que lorsque j'aurais réussit à ouvrir la bouche ça ira mieux. Je me tords, à défaut de pouvoir rabattre mes jambes contre moi à cause de l'odeur, mes mains se crispent sur mes oreilles. Ce ne va pas, ça ne va vraiment pas. Ce qui pourrait me calmer? Une pilule, ou non, un cristal, plus concentré et moins coupé, c'est mieux. Mais encore une fois, il faut que j'atteigne la poche de mon sweat. Je ne peux pas faire ça seul. Je le sais mais là, qui pourrait m'aider? Je suis seul dans cette nacelle et peut être trop haut ou loin pour que le second magicien vienne à ma rescousse et encore, après les mots prononcé précédemment, je doute qu'il ait envie de m'aider. Me casser la gueule au mieux. Je suis tellement faible à ce moment qu'il n'aurait aucun mal à le faire.

C'est bon. T'es caché.
T'as plus qu'à rester là. Jusqu'à ce que la grande roue se remette à fonctionner.
Oui. C'est bien ça.
Rester là. Ne pas être vu. Ne pas révéler sa présence, sous aucun prétexte. Faire comme si tu n'existais pas.
Tu sais faire ça, non ? Tu es doué pour ça, non ? Pour te cacher. Pour faire comme si tu n'existais pas.

Et ben, c'est ça.
Tu n'as qu'à faire ça.
Jusqu'à ce que la roue fonctionne de nouveau, n'existe pas.
Essaye de tout faire pour qu'ils ne te voient pas, ne t'entendent pas, ne te sentent pas. Fais tout pour passer inaperçu.

Tu t'attends évidemment à ce qu'ils parlent entre eux. A ce qu'ils communiquent. A ce qu'ils essayent de trouver un moyen de s'en sortir.
Mais quoiqu'ils fassent, ce sera sans toi.
Oui.
Toi, tu vas rester caché. A tout prix. Rester caché. Les laisser trouver un moyen.
Ils vont probablement parler, tranquillement, trouver un plan, partir, et tu seras seul.

Oh, tu n'as pas peur de rester bloqué seul, en haut de la grande roue. Non. A vrai dire, c'est plus une bonne chose qu'une mauvaise.
Alors qu'ils partent.
Qu'ils trouvent une façon de s'en aller.
Sans toi.

Et le premier parle. Enfin.
« bon, on va pas rester indéfiniment ici. »
et bien, quitte à choisir, si. Si. Restes indéfiniment ici, y'a aucun soucis pour toi.
Mais qu'eux partent, vite. Vite avant que tu n'arrives plus à respirer correctement.
« eh, t’es qui ? »
Tu sais pas à qui tu parles. Mais tu te dis que probablement, il ne doit pas te parler à toi, pas vrai ?
Tu es caché toi.
Il n'y a absolument aucune raison pour qu'il te parle à toi.

Non, il doit probablement parler à l'autre, pas à toi.
Reste caché.
Reste sous le banc.
Inaperçu.

C'est ton seul et unique but.

Puis il dit d'autres trucs, que tu comprends pas, mais c'est pas important.
Tu poses tes mains sur tes oreilles, et tu respires en prenant de longues inspirations ; Ne surtout pas faire de crises.
Pas que tu n'es pas habitué, mais ils pourraient te voir. Ils ne doivent pas te voir. Ils ne doivent pas savoir que tu es là.
Tu ne veux pas les voir.
Et tu ne veux pas qu'ils te voient.

T'as l'impression à un moment qu'il te parle ? Qu'il te demande si tu es là.
Mais non. Non.
Tu ne peux pas être là.
Ou si, tu l'es, mais il ne peut, ne doit pas le savoir.
Non. C'est impossible, impensable.
Qu'il le sache.

« Ta gueule! Ta gueule putain! Ferme ta gueule deux minutes! »
C'est le tonnerre dans tes oreilles.
T'es surpris d'abord, t'as peur ensuite.
Tu sursautes, ta tête est trop proche du bord du banc sous lequel t'es caché.
Et elle le tape avec un bang.
Un bruit qui trahit ta présence.
Ils savent que tu es là maintenant, c'est évident.
Et tu peux pas les empêcher, les couinements.

T'as peur maintenant.
Pas peur de la hauteur.
Pas peur de tomber.
Pas peur du noir ou de la solitude.

T'as peur d'eux.

J'essaye de me calmer. Vraiment. Mais c'est compliqué, surtout avec l'autre plus loin qui couine tel un porc qu'on égorge. Enfin, je n'ai jamais entendu un porc se faire égorger, mais je suppose que ça fait ce bruit de grincement strident sortie du plus profond de la gorge d'une pré-adolescente. J'en déduis que la troisième personne doit être une fille, pas très vieille, quatorze ans maximum. J'ai envie qu'elle se taise, le gars plus prêt a compris, lui, que j'avais besoin de me calmer. Alors pourquoi pas elle? Je grogne de douleur alors que je continue de me frapper le derrière de la tête contre la nacelle. Si je continue, je vais probablement me l'ouvrir mais qu'importe, au moins ça fera taire ce bruit, ça mettra fin à mes souffrances. Si je dois mourir, autant que ce soit sur l'île, je me le suis toujours dit, à moins d'avoir une bonne raison de me faire ramener en Corée ce qui pour le moment n'est pas le cas. Personne ne m'attend là-bas. Plus rien n'a d'importance.

Mes mains crispées ont du mal à se mouvoir pour fouiller dans la poche de mon sweat. Je sens sous mes doigts le plastique du pochon contenant mes produits de synthèses mais il m'est impossible de les attraper, pas tant que les muscles de mes mains seront aussi raides. Il y a pourtant une amélioration, je ne me bouche plus les oreilles, bien qu'avec beaucoup de difficultés j'arrive à supporter les bruits qui m'entourent. Les dents toujours serrées, je tente de prendre une profonde inspiration pour enfin forcer ma mâchoire à se décoller.

Ouf! J'ouvre enfin la bouche après plusieurs minutes qui me semblaient être une éternité. Il faut que je la garde ouverte. Malgré la douleur dans mes mains, j'extirpe en poussant le pochon hors de mon vêtement. Les cachets, parachutes, cristaux à l’intérieur se cognent les uns les autres et seul un initié pourrait reconnaître ce bruit, le bruit du mal, de l'excès. Dans leur état, mes mains ne me serviront pas à grand chose alors je me concentre. Pour accéder à mes produits, il faudra que j'y aille avec la bouche. Je me couche difficilement à leur niveau tentant d'ouvrir ce maudit sachet. C'est dégueulasse, rabaissant mais là, je n'ai pas le choix. Alors au lieu de réfléchir, j'agis, pour mon bien mais aussi pour celui des autres. Maintenant que je ne me frappe plus, que je ne cris plus, la demoiselle doit s'être calmé tandis que l'autre est probablement en train de réfléchir à comment on pourrait descendre sans mourir.

Mon pochon enfin ouvert, je glisse une main à l'intérieur poussant maladroitement mes drogues. Je sors deux parachutes d'amphétamine pour les gober. Je balance la tête en arrière et avale, pas le choix vu que je n'ai pas d'eau. Maintenant il faut attendre que les prods fassent effet. Une fois que les amphétamines seront dans mon sang, je redeviendrai normal. La drogue synthétique à toujours eu l'effet inverse sur moi, grâce à elle, je perds mes hallucinations et mon esprit accepte plus facilement la proximité des autres.

Pendant plus d'une trentaine de minutes, on peut entendre raisonner les cris de Kyung Hong et les couinements de Seong Min. Plus le temps passe et moins on les entend. Puis finalement, la crise de Kyung Hong passe.
Quelques temps avant la fin de ce chaos, tu sens ta nacelle bouger. Ce n'est que l'affaire de quelques secondes puis enfin, elle s'arrête à nouveau. Tu n'es plus au sommet de la grande roue, plutôt au trois quart, mais pas tout à fait.
Tu pourrais reprendre espoir, te dire qu'elle va probablement se remettre en marche, seule.

Puis, tu entends le vent taper contre la structure métallique. Les nacelles bougent doucement.
Un grincement. Strident.
L’œil de l'île est usé, vieux. Et ce soir, ce n'est pas ton jour de chance ; L'ultime mouvement mécanique de la grande roue a fini d'user un écrou tenant une nacelle.
Elle tombe. S'écrase au sol.

Ils savent que t'es là maintenant. Comment t'es censé faire ? Bon, la bonne nouvelle ? C'est qu'ils vont pas être capable de t'atteindre. Après tout, vous êtes tous dans des nacelles différentes. Et il leur faudrait un effort assez irréalisable pour arriver jusqu'à toi. Allez, tout va bien, ils pourront pas t'atteindre. Non, ils pourront pas. T'entends l'autre qui cri, on dirait un vieil ours qu'on égorge . Et l'autre semble pas réagir. Il pourrait te faire peur. Si t'avais pas déjà une peur bleue de l'idée seule qu'ils puisse un jour approcher ta nacelle. Et tu attends. Tu attends, tu fermes les yeux. Et tu inspires. Et tu visualises ton souffle, et tu expires. Oui, tu es protégé. Seul, dans une nacelle. Avec des personnes que tu espères pas assez suicidaires pour pouvoir venir te chercher.

Et tu finis par te calmer, par arrêter de couiner, arrêter d'avoir peur. Alors tu te rebaisses et tu te rallonge sous le banc. En chien de fusil. Et tu chantonnes. Et pendant vingt minutes, tu restes là, à chantonner. Jusqu'à ce que tu te reprennes le banc, encore sur la tête. Cette fois, tu couines pas, parce que de toute façon, ils savent que tu es là. Non. Cette fois, tu râles. Parce que merde quoi, ça fait mal. Et tu sens la nacelle bouger. Ah non. Vous allez pas redescendre maintenant ? Quoique, tu te dis que s'ils s'en vont, tu resteras probablement, toi, dans la grande roue. Sauf que non, la grande roue s'arrête de nouveau. Ta nacelle est plus proche d'en haut maintenant. Et tant mieux, ce sera encore plus difficile pour les deux autres de venir te chercher.

Un bruit, strident, puis le bruit de l'air et un bam. Et, parce que tu es d'un naturel curieux, tu sors la tête de sous le banc, et tu regardes. En bas, une nacelle, une du haut, mais pas une de vous trois. Et tu pourrais paniquer, tu pourrais te dire que tu vas mourir, mais c'est pas le cas. Tu regardes juste la nacelle, allongé dans ta cabine, la terre dehors. Tes cheveux blonds pendent de chaque côté de ta tête, aussi bien que s'ils regardent en ta direction, c'est la seule chose qu'ils verront.

face à la situation, loki se contente de hausser les épaules. la pilule qu’il a avalé fait son effet. il commence à se sentir léger et euphorique. presque immédiatement, il sent son énergie physique augmenter, mais au moment où il va se mettre debout, décidé à se sortir de là, et peut-être les autres – parce que l’ecstasy le fait faire preuve d’empathie – une voix forte provient de derrière lui. « ta gueule! ta gueule putain! ferme ta gueule deux minutes! » loki ouvre les yeux en grand, se demandant bien ce qu’il peut lui prendre. c’est pas comme s’il faisait beaucoup de bruit, il avait juste placé une phrase ou deux parmi le silence profond de cet endroit de l’île, et la supposée autre personne.. et bien, tellement qu’elle était silencieuse, il n’était même pas sûr qu’elle soit vraiment. surement est-ce une illusion. habituellement, loki se serait redressé et aurait engueulé l’autre gars, et bien qu’il soit plein d’énergie, son coup de gueule l’avait aplati.

alors il reste là, assis dans sa nacelle, pendant quelques temps, laissant son cerveau divagué, souriant dans le vide. peut-être que ça ne fait qu’une minute ou dix, mais soudainement il sent la nacelle bouger. au début, loki se dit que c’est son imagination, ou alors que c’est le vent qui a donné cette impression. oui, voilà, c’est sûrement le vent. loki panique ? non, mais lorsqu’un bruit strident lui brise les oreilles, il sent son cœur rater un battement. il se lève, non sans se tenir aux bords de la nacelle et aperçoit à travers le noir de la nuit une nacelle, un peu plus loin, qui est tombée sur le sol. pendant quelques secondes, il retient sa respiration avant de pousser un long soupir. « wow, c’est quoi ça là ? » loki se passe une main dans les cheveux et laisse un rire s’échapper de sa gorge. pourquoi trouve-t-il la situation comique, allez demander à l’ecstasy. puis, son regard dévie vers la nacelle devant lui et il lui semble apercevoir des cheveux blonds flotter au vent. il pointe son doigt dans la direction. « eh toi ! putain je rêvais pas, t’es bien là ? »

La nacelle, en bas, elle t'effraye pas, non. Tu la regardes sans réellement d'émotions. Tu te dis que ouais, ça ferait mal de tomber. Que probablement, tu mourrais. Mais sincèrement, bon, faut dire ce qu'il en est ; Tu t'en bas les steaks à la cacahuète. Non mais réellement. Tu préférerais mourir là plutôt qu'avoir à supporter la présence des deux autres. Et puis même, mathématiquement, il est quasiment impossible qu'une autre des nacelles tombe ce soir. Impossible. Tu regardes la nacelle, et t'essayes de t'imaginer la trajectoire de sa chute. Tu regardes l'endroit où elle était, et l'endroit où elle est tombée. Et de ton regard, tu refais le trajet. Oui. Ca devrait avoir de quoi t'effrayer. « wow, c’est quoi ça là ? » Un autre. Lui. Le fou. Encore. Celui qui t'a agressé. Il t'a vu, non ? Oui, forcément. Ou si non, il va pas tarder à te voir. Et pourtant, malgré la peur évidente. Le malaise que tu ressens, t'as juste, là, envie de te tourner vers lui et de lui dire : « Ça, c'est une nacelle, débile ! » Bah quoi ? Ta peur des gens t'empêche pas d'être cynique. Dans ta tête. Après, pour l'être directement avec les autres, va te falloir plus que ça. Pour que t'oses.

« eh toi ! putain je rêvais pas, t’es bien là ? » Et tu tournes pas la tête vers lui, non. T'oses pas. Alors tu continues de regarder la nacelle. « Non. » D'accord. Peut-être qu'en fait, le cynisme, c'est pas réservé qu'aux personnes que tu connais bien. Mais après tout, du moment qu'ils peuvent pas t'atteindre, ni te voir. Dans la situation actuelle, ils ne savent pas qui tu es. Ils savent juste que tu as les cheveux longs, blonds. Point. Et t'es même pas sûr qu'ils sachent que t'es un mec. Et c'est pas ta voix qui va les mettre sur la piste. Bah quoi ? T'as une voix vachement enfantine quand même. Tu sors les bras de la nacelle et tu les fais pendre devant. Tu observes, regardes. Et tu n'arrives pas à t'empêcher de te demander ce que t'aurais franchement pensé si t'avais été dans cette nacelle. Juste avant de t'écraser.

Bordel de merde! Je reprenais mes esprits, ma crise passant grâce à la drogue quand je sentis la grande roue bouger. Pas de beaucoup mais assez pour me secouer. Je me levais, regardant autour de moi pour analyser la situation. La roue avait presque fait un tour complet. Ok! De là où j'étais, je pouvais sauter dans la nacelle en dessous. C'était risqué. Maintenant que la roue avait bougé, j'étais celui qui était le plus haut. Je fronçais les sourcils alors que j'entendais des voix. Je me dirigeais à l'autre bout de ma nacelle pour voir qui pouvait me tenir compagnie. Un magicien et une fillette, blonde, d'après ce que j'avais aperçu de ses mèches. Je retournais de l'autre côté pour continuer mon analyse. Une des nacelles avait lâché, ça signifiait que peut être les nôtres, avec notre poids, la rouille et l'usure pouvaient aussi tomber. Vu les dégâts de la nacelle "test", nous risquions fortement de mourir au contact du sol. Je soupirai pour enfin lâcher un grognement. Je montais sur le banc le plus proche de celle occupée par le magicien, enfilant mon masque. Je fronçais les sourcils, tout en tentant d'évaluer la distance. Difficile avec ma maladie mais je faisais avec, me balançant pour enfin sauter sur ce qui servait de toit à celle du magicien. Un gros "boum" ce fit entendre, c'était mon point qui venait de s'écraser contre le métal. Comme un chimpanzé, je me faufilais près de lui sans faire attention à mes blessures. "Yo!" Comme si de rien n'était, je levais la main -qui était légèrement égratignée- pour le saluer, prenant tout de même mes distances. "Ça va paraître très con s'que j'dis, mais va falloir descendre et au plus vite! Au choix, on saute rejoindre la d'moiselle ou un s'casse grâce à la structure?" Ma défonce donnait à ma voix grave une intonation lente et presque guillerette alors que j'étais très sérieux. Ce gamin, je le connaissais, c'était l'un des mien et c'était pour cette raison que j'étais prêt à faire équipe. La jeune fille, elle, ne semblait pas être une magicienne alors je préférai la laisser là. En revanche, si mon camarade voulait la sauver, je l'aiderai, je lui laissais les plein pouvoir. C'était bien connu, je n'étais pas un leader.