pride.

Un fief, un royaume. Il avance, il se sent tel jesus marchant sur l'eau. Dans l'antre des damnés, le fou est roi. Libre. Voilà, ce qu'il est. Libre, de croire, d'espérer un peu. Il est dans son paradis. Son purgatoire. Et toute la lumière bienveillante de dieu luit sur lui alors que le goudron de son âme entache son armure. Il n'est pas un héros. Il ne pourra jamais l'être.  Parfois, il regarde les autres et il essaye de comprendre, de savoir ce que c'est. Les sentiments. C'est comme une injure dans sa bouche. Une aberration. Cela a le goût de cendre. Alors, pourquoi vous vous accrochez tant à ça ? Qu'est-ce que vous savez mieux que moi ? Regardez-vous si faible. Comment pouvez-vous idolâtrer quelque chose qui vous abaisse ? Je préfère mourir debout, que vivre à genoux.

Il ne sait pas, il n'en avait pas. Il n'était qu'un gosse. Il n'avait que cette chose au fond de lui. C'était juste arrivé comme ça. Une pulsion qui avait grandi peu à peu. Il avait lutté encore et encore. Il avait essayé. Mais ça restait là. Ce n'était pas qu'on l'ait mal éduqué, qu'on ne lui ait jamais appris le bien du mal. Il ne comprenait seulement pas. Et ce désir ardent et si prenant qui s'emparait de lui quand il regardait cet animal se tordre de douleur. Oh, seigneur. Ça l'embrasait. Alors, il les a attachés. Un peu de somnifères dans les plats de maman. De ses petites mains potelées, il les a torturés pendant des heures, les regardant perdre cet éclat qu'ils avaient dans les yeux. Eux. qu'ils avaient engendré un montre. Que leur propre chair, celle qu'ils avaient aimé du plus profond de leur âme, était bien celle en face d'eux. Et quand c'était fini, il n'avait pas peur. Non. Il savait, il savait pourquoi il avait fait ça. C'était en lui. ça le dévorait. Il le laissa le manger, en entier.  dis maman, hein, que tu m'aimes encore ? regarde, papa, t'es encore fier de moi ?